La Clusaz a vu grandir des champions de freestyle tels que Candide Thovex et Edgar Grospiron. La station est en effet depuis toujours un haut lieu de la scène freestyle et compte de nombreux jeunes talents dans son Club des Sports.
LCZ, c'est l’acronyme de La Clusaz, une communauté créée par l’Office du tourisme autour du contenu digital réalisé par les riders du club et d’autres organisations. C’est la Rider Factory qui est portée par le Club des sports avec ses actuels et anciens membres.
Nous avons eu le plaisir d’interview Benoît Buratti, membre de l’équipe de France de Ski, qualifié aux jeux Olympiques de Pyeongchang en 2018 et vice-champion de France de Big Air en 2019. En parallèle de sa vie sportive, Benoît réalise du contenu pour ses réseaux sociaux, accompagné quotidiennement des
Frères Collet.
PVG : Bonjour Ben, merci du temps que tu nous accordes ! Alors, si tu devais te définir en trois mots, comment te décrirais-tu ?
B.B : Au vu de mon parcours et de mes choix, je pense que je pourrais dire : ambitieux, créatif et combatif.
PVG : Tu nous racontes ta première expérience en ski ?
B.B. : D’aussi loin que je me souvienne, j’ai commencé le ski à l’âge de 4 ans. Ma famille ne travaille pas dans le monde du ski mais ils sont originaires de Haute Savoie et ont toujours été très sportifs. Mes premières sorties en ski étaient avec mon père et mon frère, on commençait déjà à faire de belles descentes. A l’âge de 8 ans, j’ai eu l’envie de rejoindre mon frère qui lui était déjà dans les snowpark. Nous avons 7 ans d’écart, et j’avoue que je l’ai vite dépassé, à 12 ans, j’étais déjà meilleur que lui ! (rires) C’est là que tout a commencé.
PVG : Et côté compétition, quand est-ce que tu as eu envie de te lancer ?
B.B. : J’ai réalisé ma première compétition à l’âge de 10 ans en ski de bosse. Je savais que j’avais le goût de la compétition, du freestyle aussi, mais je rêvais d’autre chose en terme de discipline. J’ai toujours été un peu casse-cou étant enfant, et puis, comme beaucoup, Candide Thovex me fascine, c’était plus ce vers quoi je voulais me tourner.
Jusqu’à 15 ans, j’ai géré seul les compétitions, avec l’aide de mes parents bien sûr ! Les frères Collet ont aussi été un réel soutien. Ils m’accompagnent depuis mes 13 ans et m’ont permis de trouver mes premiers partenaires en mettant en avant mes réalisations.
Puis, j’ai souhaité intégrer un club parce que cela devenait trop compliqué. Je suis donc arrivé au
Club des Sports de La Clusaz, et c’est vraiment la plus belle chose qui me soit arrivée… J’ai rencontré Antoine Rachel et Fabien Cattaneo qui m’ont apportés toute l’expérience des anciens champions qu’ils avaient eux-mêmes entraînés. La confiance entre les athlètes et les entraîneurs est très importante. Et à La Clusaz, c’est ce qu’on retrouve. C’est dans notre éthique de pouvoir rapprocher toutes les générations du freestyle.
PVG : Tu nous racontes une journée type dans la peau de Ben Buratti ?
B.B. : Généralement, je me réveille vers 8h30, je rejoins Le Club des Sports à La Clusaz une petite heure plus tard. Si les conditions sont bonnes, nous partons directement à la Balme pour en profiter et faire de la poudreuse. Si elles le sont moins, nous allons au Snow Park du LCZ pour nous entraîner. Le midi, je fais bien souvent une petite pause à la Scierie, mon partenaire et sponsor depuis le début de la saison. Puis l’après-midi, on retourne s’entraîner, toujours si le temps le permet. Souvent, j’en profite pour filmer, produire des images et du contenu pour mes réseaux sociaux.
J’entame ma quatrième saison en équipe de France, j’ai donc une préparation physique à tenir tout au long de l’année. Quand je ne suis pas sur les skis, j’essaye d’aller un maximum sur les chemins de randonnées qu’offrent les Aravis. L’été, le Club des Sports de la Clusaz met en place l’air bas sur le champ Giguet. Cette installation nous permet de tester de nouvelles figures « sans risque », pour pouvoir les réaliser sur la neige par la suite, avec un maximum de confiance.
PVG : Et du coup, quels sont tes objectifs à court et moyen termes ?
B.B. : Je compte participer aux Jeux Olympiques de Beijing 2022. Je mise donc sur la réussite de tout le circuit « Coupe du Monde ». On comptabilise des points à partir de l’année prochaine, ce qui nous permet de nous qualifier.
Les films et les contenus sur les réseaux ont aussi une place très importante tout au long de l’année. C’est ce qui me permet de garder de la visibilité auprès de mes partenaires.
En Octobre 2019,
Faction à projeté au Grand Rex à Paris son deuxième long métrage
« The Collective », dans lequel j’ai eu la chance de tourner avec d’autre athlètes. Il comptabilise d’ailleurs plus de 250 000 vues sur Youtube. Durant cette séance, mon film
« Scoping », tourné à la Clusaz, a également été projeté, un grand moment pour moi, j’avais un peu la pression je dois dire, mais j’ai été agréablement surpris, les gens étaient investis et passionnés.
J’ai pu échanger avec ma communauté en direct, comme lors du
High Five à Annecy. Ce genre d’événements est vraiment important à mes yeux. Je souhaite prendre le temps de partager, de discuter. Je tiens à réaliser des projets innovants, aussi bien pour ma communauté qu’avec mes sponsors et partenaires.
PVG : Donc gérer tes compétitions aussi bien que ton influence ! Ce rythme et ton niveau sportif nécessite certainement des exigences et une vie assez stricte. Comment gères-tu autant de « pression », si l’on peut appeler ça comme ça ?
B.B. : Très honnêtement, je ne me prends pas la tête. Bien sûr que la compétition est parfois stressante, mais on doit savoir la gérer, c’est comme ça que l’on apprend. J’aime ce que je fais, je sais que j’ai la chance d’être bien entouré. J’ai mes parents sur qui j’ai toujours pu compter, ma copine, mes amis proches, qui me soutiennent dans tous mes projets. D’ailleurs lors de grosses compétitions, bien souvent je préfère qu’ils ne m’accompagnent pas, pour être focus et pouvoir leur raconter après, ils l’acceptent tout à fait !
Je n’ai pas d’agent mais j’ai la chance d’avoir des sponsors présents depuis le début comme La Clusaz et Picture Organic Clothing, ainsi qu’Alex Hamelin qui m’a toujours aidé et conseillé dans mes démarches professionnelles. J’ai évolué dans un environnement où les gens étaient la plupart du temps plus âgés que moi, et avaient déjà beaucoup d’expériences. J’ai certainement mûri plus rapidement en étant avec eux.
PVG : C’est un très beau parcours, bravo ! Et alors, comment te vois-tu dans vingt ans ? Rêves-tu de plus grand encore ?
B.B. : Après les JO de 2022 et suivant mon état physique et mon niveau sportif, je pense que je continuerai la compétition mais en m’orientant plus sur le freeride. J’aimerais continuer à produire des films de ski, faire des projets créatifs et innovants, en tournant un maximum à la Clusaz pour continuer de faire vivre ma station à travers ma passion.
PVG : Tu aurais un petit mot pour la fin ?
B.B : Croire en ses rêves !